La citadelle d’Alger, appelée aussi Dar es-Soltane, est une imposante forteresse sur les hauteurs de la Casbah d’Alger dominant la baie d’Alger. Les travaux de construction de la citadelle ont été entamés au XVIe siècle par les frères Barberousse, qui est devenue le siège du pouvoir politique, économique et financier de la Régence d’Alger en 1816. La citadelle était le deuxième plus grand palais de l’Empire ottoman, après le palais de Topkapi à Istanbul.
En 1992, la citadelle fut classée avec l’ensemble de la Casbah d’Alger, par l’Unesco, patrimoine mondial.
Histoire
C’est sur décision de Baba Arrouj que la citadelle d’Alger, a été construite en 1516, sur les remparts d’une ancienne forteresse, qui dominait la Médina et la Baie d’Alger. Les travaux ont été totalement achevés en 1591. La citadelle fut agrandie par Mustapha Pacha (Dey d’Alger 1798 – 1805).
Au début la citadelle avait comme vocation de renfermer la garnison des janissaires. Ces derniers ont été introduits dans la régence d’Alger à la suite de son rattachement à l’Empire ottoman par Khayr ad-Din.
La citadelle devient siège du pouvoir deylical en 1817. Avant cette date, le Palais de la Jénina était le centre du pouvoir du deylical. En effet, dans la nuit du 1er novembre 1817, avec la complicité de Kouloughlis et de contingents kabyles, le dey Ali Khodja quitte le palais de la Jénina situé dans la partie basse de la casbah, offrant peu de défenses face aux janissaires, pour s’installer en sécurité dans la citadelle située en haute-Casbah8.
C’est au niveau du palais du Dey, qu’a eu lieu la scène du coup de l’éventail donné le 30 avril 1827 par le Dey Hussein au consul de France Pierre Deval, et qui a servi de prétexte pour la Conquête de l’Algérie par la France. En effet, le dey d’Alger recevant en audience le consul du roi de France Charles X, Pierre Deval, et s’agaçant de la réponse de ce dernier au sujet de créances impayées, lui assène trois petits coups à l’aide d’un chasse-mouches. Charles X en prend ombrage et exige des excuses. Le dey s’y refuse.
L’affaire est considérée par la France comme un acte de guerre entraînant l’envoi d’une escadre pour opérer le blocus du port d’Alger. L’escalade diplomatique conduira à l’expédition d’Alger.
Le 5 juillet 1830 connait l’événement de la signature par Hussein Dey, le dey d’Alger, et le maréchal de Bourmont commandant les troupes françaises lors de l’expédition d’Alger de la l’accord de soumission du régent d’Alger Hussein Dey, qui mettait fin au régime de la régence d’Alger et préfigure la période coloniale. Le 10 juillet 1830, le dey quitte Alger avec son harem, sa famille et une suite comprenant 118 personnes dont 58 femmes. Il embarque à bord de la frégate Jeanne d’Arc. Après avoir fait escale à Naples le 3 août, il séjournera à Livourne puis à Gênes.
Au début de la colonisation française, la citadelle a été occupée et transformée en centre militaire jusqu’en 1840, année où certains secteurs furent transformés en hôpital militaire avant que de nouveaux ouvrages ne viennent dénaturer la citadelle comme une caserne.
Classé monument historique dès 1887, une partie de la Citadelle fut aménagée en un musée colonial militaire en 1930, qui fut pillé par les Français à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Dès l’indépendance de l’Algérie en 1962, la citadelle a été squattée par près de 200 familles qui y ont habité jusqu’en 1978, date de leur évacuation et relogement, pour la restauration des lieux15.
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